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    Photo Le Temps.ch

    Je ne peux m’empêcher de m'étonner, en ces jours troublés dans notre chère France contestataire,  de la supposée ferveur spontanée des lycéens pour contester la réforme des retraites proposées par le gouvernement français.

    En effet, j’ai eu moi-même quinze ou seize ans et je ne me souviens pas, à cette époque, avoir songé, ne serait-ce qu’un instant, à ce que serait ma retraite ! Il me semble qu’à cet âge, on a déjà bien du mal, malgré la pression de nos parents, à se préoccuper de nos études ou, pire encore, de notre avenir professionnel et que la retraite nous semble être l’affaire des vieillards dont on a rien à faire ou, au mieux de nos chers grands parents.

    L’adolescence est une période difficile durant laquelle chacune et chacun d’entre-nous doit construire, avec difficulté, sa propre personnalité et cela ne laisse pas place, à mon humble avis, à d’autres préoccupations qui semblent à cette époque plus que lointaine. De toute façon, et c’est l’apanage de la jeunesse, on s’y sent invincible et beaucoup plus malin que nos aînés. La société qu’ils ont construite ne nous paraît pas exemplaire et c’est pourquoi, nous allons en bâtir une autre, bien différente pour ne pas dire opposée à ce qui nous semble, d’ores et déjà dépassé.

    Non, je ne crois pas du tout à la supposée « spontanéité » du mouvement lycéen, spontanéité à laquelle voudrait nous faire croire certains politiciens d’opposition souvent chenus et beaucoup de médias flairant dans cette agitation de quoi remplir leur colonnes ou leurs ondes.

    D’ailleurs, si les adolescents d’aujourd’hui étaient si préoccupés de leur lointaine soixantaine, pourquoi resteraient aussi insensibles qu’ils le sont devant les avertissements relatifs au danger que représentent pour leur future santé le tabac, les drogues et l’alcool ?

    Quand on a quinze ou seize ans, on a surtout envie de sécher les cours, de chahuter « à la manière de » mai 68 et de se moquer des « vieux c… ». Peut-être est-ce beaucoup mieux ainsi. On ne me fera pas croire qu’on se fait du souci pour son départ à la retraite.

    Si c’était vrai, quelle tristesse !


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