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    Je regardais récemment l’excellente série de la BBC diffusée sur Histoire  intitulée « le génie de la photographie » et y voyait Martin Parr faisant des photos dans un super marché et Joël Meyerowitz déambulant, l’œil au viseur dans les rues de New York et captant de nombreux passants inconnus  sur sa pellicule.

    Je me demande si ces séquences tournées il y a quelques années seraient encore possibles aujourd’hui. Etant moi-même amateur de scènes urbaines, je suis en effet lassé de me faire réprimander parce que j’ose sortir mon appareil et photographier des passants, des vitrines, des portes, des fenêtres, des salles de café ou de restaurant ou des magasins. Je crois pourtant savoir que la loi permet la photographie de tout sujet dans un lieu public et ne réglemente que l’usage que l’on fait des photos prises. Ce qui m’agace le plus, c’est que ces « interpellations » peu amicales « non, pas de photo ! » ne sont jamais expliquées ou justifiées par des arguments valables. Par exemple, un commerçant parisien, vendeur de fripes dans le quartier du marais se précipitant vers moi parce que je photographiais ses cintres pendus en ligne au dessus de la chaussée, a répondu à mon « pourquoi ? » : « je n’ai pas envie de retrouver des copies de mes collections ». C’est vrai, je n’avais pas compris qu’il s’agissait de haute couture ! Ce matin, j’ai aussi irrité une vendeuse de chocolats dans une boutique de l’aéroport de Genève lorsqu‘elle m’a vu brandir mon appareil devant sa vitrine. Je la comprends, photographier des chocolats risque de les détériorer !

    J’ai pourtant, depuis quelques temps, renoncé à utiliser à l’extérieur mon imposant reflex numérique ou mon encombrant boitier moyen format et emporté dans les rues mon petit et néanmoins performant Rollei 35. Il me semblait plus discret et moins effrayant pour mes futures « victimes ». Apparemment, il n’en est rien et je pense que, finalement, devant cette phobie moderne et stupide des photos et des photographes,  je me contenterai à l’avenir, de fixer sur ma pellicule des paysages déserts ou des modèles (familles fiables, amis « sûrs ») en studio !


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  • - "Amour" de Michael Heneke- "Amour" de Michael Heneke

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Vu hier la Palme d’Or du dernier festival de Cannes, le film « Amour » de Michael Heneke avec Emmanuel Riva, Jean-Louis Trintignant et Isabelle Hupert.

    Quel film magnifique !

    Une histoire simple : la fin de vie de deux octogénaires avec ses déchéances, ses détails sordides, la souffrance de la maladie et du handicap chez l’une et l’impuissance aimante de « l’autre » à ses côtés, jusqu’au bout.

    Les trois acteurs principaux : Emmanuelle Riva, Jean-Louis Trintignant et Isabelle Hubert sont étonnants de justesse, de sensibilité et de pudeur. Le décor est lui aussi juste et évocateur de toute la vie des impétrants. La photographie est magnifique et la mise en scène magistrale. Pas d’inutile musique d’accompagnement bien que le milieu des personnages soit celui de musiciens. Pas d’effet de caméra. Heneke joue simplement avec les champs et contre-champs comme l’évoquent les deux affiches du film mais le spectateur est fortement présent dans ce huit clos et partage avec Anne et Georges leur quotidien le plus crû sans jamais avoir l’impression d’être voyeur.

    Un très grand film sur la vieillesse, la mort et, surtout l’amour !

    Lien "Allo ciné":  "Amour" de Michael Heneke


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