• Interview Médialogues du 9 mars 2010:

     

     

     

    J’habite à quelques pas de la frontière suisse. J’y ai travaillé plusieurs années comme chef d’entreprise. J’y passe une bonne partie de mon temps en ballades, courses, visite de musées ou pour y assister à des spectacles. J’appartiens aussi à un réseau social Romand. J’ai de nombreux amis et relations suisses et apprécie beaucoup les qualités du pays et de sa population.

    J’écoute aussi quotidiennement la radio suisse avec plaisir mais suis cependant fréquemment agacé par l’égocentrisme pour ne pas dire le « pan suissisme » dont font preuve de nombreux helvètes.

    "Y'en a point comme nous". dit le célèbre dicton vaudois qui me paraît pouvoir être étendu à toute la confédération et révèle le sentiment commun ou, du moins majoritaire, en vigueur dans ce beau petit pays !

    A titre d’exemple, écoutant chaque matin ou presque l’émission tribune « le grand huit » de la RSR j’ai l’impression d’y entendre, en une demie heure, plus de cinq cents fois, chaque jour et quelque soit le sujet de société traité le mot : « Suisse ». Chaque invité y exprime sa fierté de posséder le passeport rouge à croix blanche et sa conviction profonde de la supériorité helvétique en toute chose. On s’y étonne, voire s’y indigne que « l’étranger », cet animal peu perspicace, ne voit dans la Suisse que les images d’Epinal du chocolat, des montres ou du secret bancaire.

    Je ne peux pas m’empêcher à l’écoute de ces propos, fréquemment relayés par mes amis suisses, de penser à la fable de La Fontaine : « la grenouille qui voulait être aussi grosse que le bœuf » et à l’attitude fréquemment arrogante des animaux et hommes de petite taille à l'égard de plus grands qu'eux.

    Amis Suisses, par pitié, arrêtez de penser ou de faire semblant de penser que votre pays est le centre du monde. C’est un pays magnifique et séduisant mais dont la population, en grande partie constituée d’émigrés, est en taille de l’ordre de grandeur des grandes agglomérations mondiales et dont l’influence est en grande partie liée à sa neutralité et à sa réussite économique.

    Certes, le travail y est rigoureux et les produits sont de qualité mais les piliers de votre économie que sont l’industrie du luxe et le secret bancaire sont plantés sur du sable et pourraient un jour vaciller. Arrêtez aussi de jouer les donneurs de leçon en mettant en avant, comme un cahier de premier de classe, votre démocratie directe. Elle est intellectuellement et éthiquement très séduisante mais démontre périodiquement son inefficacité et son inefficience.

    Si vous voulez être mieux appréciés par ceux qui n’ont pas la chance de résider en Helvétie et de posséder le fameux passeport rouge à croix blanche, n’en parlez plus, réjouissez vous en et agissez, comme beaucoup d’entre vous le font déjà, dans la marche du monde en général et de l’Europe en particulier.

    Quant à la "fierté nationale", voir la sagesse de Georges Brassens. Ecoutez "la ballade des gens qui sont nés quelquepart":

     

    "Réponses" Médialogues du 12 mars 2010:

     

     

    J’ai lu et écouté avec intérêt les commentaires faits sur mon blog ou sur RSR suite à mon article et intervention dans l’émission Médialogues.

    Je dois dire que je ne m’attendais pas à ne recueillir que des opinions conformes à la mienne sur un thème aussi sensible mais je regrette que plusieurs de ces réactions ne soient que des réponses « du berger à la bergère » remettant en cause ma personne ou mon propre pays plutôt que des points de  vue réels  sur le thème que je m’étais permis d’aborder.

    Je me demande si ces réactions auraient été de même nature si, au lieu d’annoncer comme je l’ai fait ma propre nationalité, j’avais laissé entendre que j’étais moi-même Suisse.

    Je ne tiens pas à participer à une querelle franco-suisse que je trouve ridicule quelque soit le côté de la frontière où elle est alimentée. Je tiens simplement à rappeler à mes interlocuteurs que je m’étais adressé à mes voisins comme on le fait, de manière critique mais avec franchise, quand on discute avec des amis.

    Je ne suis atteint d’aucune suisso-phobie et, bien au contraire j’apprécie beaucoup la rigueur, l’honnêteté et la cordialité de la plupart des helvètes que j’ai rencontrés depuis plusieurs années. Je n’en dirais pas autant en ce qui concerne, en général,  mes propres compatriotes! Ceci ne m’empêche pas de constater aussi certaines faiblesses ou opportunités d’amélioration dans votre pays.

    Je tiens à préciser que ma critique ne visait pas la radio suisse que j’apprécie particulièrement mais plutôt les propos de certaines des personnes qui, invités ou chroniqueurs utilisent son antenne.

    Si vous relisez mon article ou réécoutez mon intervention sur Médialogues, vous constaterez aussi que je ne me réfère jamais à une supposée supériorité française en quoi que ce soit. Il me semble donc que l’accusation de « condescendance » n’est pas justifiée.

    J’ai conscience d’avoir touché un point sensible chez certains des lecteurs et auditeurs suisses mais je me demande si la violence de certaines réactions à mon intervention ne confirment pas la réalité de mes propos initiaux…

    Très cordialement,

    Pierre Bonvarlet

     

     


    5 commentaires
  • A la veille de l’ouverture du salon automobile de Genève, nous assistons au battage médiatique désormais traditionnel sur l’arrivée « imminente » de la voiture électrique dans nos garages.

    Il semble que tous les constructeurs automobiles se refont une virginité environnementale en annonçant la sortie de leur prochain véhicule vert. Derrière ces discours « vert »ueux se cache, à mon avis, le seul objectif moins avouable de relancer la consommation des véhicules en surfant sur la vague de la« tendance » écologique.

    A l’inverse, les publicités de ces mêmes constructeurs sont toujours orientées vers l’exploitation du mythe automobile basé sur l’instinct de liberté, de propriété, de luxe, de réussite et de puissance.

    Il est amusant de constater que la plupart des visiteurs du salon de Genève qui sont les meilleurs clients de ce mythe vont être cette année saturés de messages les incitant à abandonner leur rêve de coupé sportif ou de berline luxueuse au profit de véhicules peu séduisants, chers et limités en autonomie.

    De plus et d’un point de vue purement écologique la voiture électrique ne semble pas être la panacée : l’électricité n’est une énergie vertueuse que si elle est produite de manière renouvelable et la voiture électrique ne solutionnera en rien les problèmes liés, dans les villes, aux embouteillages et au stationnement.

    Qu’en est-il, par ailleurs, des « fractures » entre populations qu’on est en train de construire par de nouvelles politiques de mobilité uniquement axées sur la ville ? Nos éminents sociologues pensent-ils aux habitants de nos villages pour lesquels les déplacements, par la distance à parcourir et le manque d’infrastructure, ne peuvent être effectués ni à pied ou à vélo ni en utilisant des transports en commun qui n’existent pas pour desservir leur localité isolée ? L’augmentation des tarifs de stationnement dans les villes n’est-il pas finalement préjudiciable à ces résidents modestes de nos campagnes et banlieues au bénéfice des plus nantis qui, quant à eux, continueront de se déplacer dans de luxueux véhicules polluants ?


    votre commentaire
  • Parmi toutes les polémiques que nous offre l’actualité récente il en est une qui, sans être plus intéressante que la moyenne, a eu l’avantage de me faire réfléchir au bien fondé d’une croyance commune à beaucoup de nos contemporains : pour que nos dires soient crédibles, ils doivent être concrétisés par notre propre vécu.

    Le fait d’actualité qui m’a interpelé à ce sujet est le « grand débat » national sur les vacances aux Maldives, grandes émettrices de CO2 de Cécile Duflot déléguée nationales du parti Vert. Plusieurs « bien penseurs » ont remis en cause la sincérité et surtout le bien fondé des préceptes écolos de cette jeune femme par le simple fait qu’en l’occurrence ses actes n’étaient pas en cohérence avec eux.

    Mais doit-on toujours mettre nos actes et comportements en phase avec nos convictions pour que ces dernières aient quelque valeur ?

    Certes, cette cohérence fut totalement assumée dans l’histoire par certains sages comme Gandhi ou Jésus Christ et leur enseignement et préceptes furent grandement renforcés par leur comportement.

    Mais, à l’inverse, que pensez-vous d’un fumeur invétéré, incapable d’arrêter son vice malgré de nombreuses tentatives sincères, qui conseille à ses enfants de ne jamais essayer ce qui nuira gravement à leur santé et à leur portefeuille ? Son conseil est-il dénué de fondement sous prétexte qu’il n’a pas su l’appliquer lui-même ?

    J’ai exercé le métier de conseiller pendant plusieurs dizaines d’années. Je suis convaincu que les meilleurs conseils prodigués à mes clients n’étaient pas basés sur mes propres compétences mais, au contraire, sur l’observation et l’expérience des erreurs vécues par moi-même ou par mes partenaires.


    votre commentaire
  • En cette période de trêve des confiseurs les médias audiovisuels nous gavent de bêtisiers, rétrospectives et divers florilèges destinés à combler le vide de l’actualité. De toutes façons, tous les journalistes et animateurs se sont octroyé deux semaines de vacances et les ondes sont occupées par les « deuxièmes couteaux » de la profession.

    On nous remet donc en mémoire, comme si nous l’avions oublié, tous les événements de l’année, voire,  comme nous terminons la première décade du 21ème siècle, des dix années qui viennent de s’écouler. La palme revient à Europe 1 où, tous les matins, un acrobate de l’information résume une année en deux ou trois minutes. Ce monsieur arrive, en une seule phrase, à associer l’enlèvement de Florence Aubenat à la  1ère parution de Harry Potter et au duel Sarkozy/Royal. J’ai rarement un tel talent à la concision !

    Merci Messieurs Dames. Nous n’avons pas  encore oublié la mort de J.F. Kennedy ou le drame du 11 septembre. Ou si nous l’avons oublié, c’est que nous sommes trop jeunes ou complètement incultes et, dans ce cas, je ne crois pas que vos rétrospectives « ultra-digest » servent à grand-chose si ce n’est à irriter pas mal de gens dont votre serviteur.

    Un bon conseil, si vous voulez absolument meubler les ondes sans renoncer à vos congés à la montagne ou aux Seychelles, passez de la bonne musique. On aura moins l’impression d’être pris pour des séniles ou des C..s !


    votre commentaire
  • Tout le monde connaît le snobisme associé aux marques dans notre société de consommation. Les jeunes en sont en particulier victimes, contraints par le marketing à porter et utiliser des produits « labellisés » qui, sous prétexte de les différencier des autres générations, les font souvent ressembler à des clones de leurs congénères. Ce snobisme touche aussi les adultes de tous ages qui essaient de se valoriser aux yeux de leur entourage par l'accès à des services ou produits supposés inaccessibles, par leur prix, à la plupart de ces derniers. La publicité et le marketing usent et abusent de cet état desprit en 'exploitant ou en le créant, mettant en avant le côté « exceptionnel » de ce qu'ils commercialisent.<o:p />

    Mais le concept de marque a également, à mon avis, un aspect beaucoup plus intéressant et positif : Les marques que nous choisissons, prestigieuses ou non, sont en effet révélatrices de notre personnalité, des valeurs qui sont les nôtres, de notre style de vie, en un mot de ce que nous sommes ou, du moins, de ce que nous voudrions être. Que vous rouliez en BMW, en Renault ou en Ford n'est pas uniquement lié au prix de votre véhicule ou à ses caractéristiques. Que vous écriviez avec un stylo Mont Blanc ou Parker ne l'est pas non plus. Nous sommes d'ailleurs souvent fidèles à certaines marques car inconsciemment ou non, nous pensons qu'elles « nous vont bien ». Il existe d'ailleurs aujourd'hui un lien de plus en plus ténu entre une marque et la société qui commercialise le produit ou le lieu de production. A l'inverse, une marque correspond souvent à un niveau de qualité, à une gamme de prix, à un style.<o:p />

    Si vous voulez mieux connaître ceux qui vous entourent, essayez de savoir quelles sont les marques qu'elles ou ils ont l'habitude de choisir.<o:p />

    En ce qui me concerne, je suis assez fidèle, à titre d'exemple, à : Waterman, Lip, Sony, Celio, Nokia, Stetson, Mercedes, Olympus

    A vous de jouer !


    1 commentaire