• - Désormais, tout le monde est noté, sauf les écoliers…

    Désormais, tout le monde est noté, sauf les écoliers…

    Avez-vous remarqué que notre société moderne subit la mode de la notation généralisée ?

    Depuis pas mal de temps, le monde de l’entreprise a institutionnalisé les évaluations annuelles du personnel en y associant parfois l’évolution des rémunérations ou l’attribution des primes ou des sanctions. Par ailleurs, dans notre monde capitaliste aujourd’hui appliqué à la quasi-totalité des pays de la planète y compris ceux supposés être dirigés par d’autres idéologies comme la Chine, les cotations boursières ont depuis longtemps appliqué un système de notation aux entreprises. A l’origine il était supposé se baser sur les résultats tangibles de ces dernières. Force est de constater que depuis quelques décennies, cette appréciation est souvent faite sur des évaluations subjectives de la santé des sociétés cotées et qu’un discours maladroit d’un dirigeant est parfois plus lourd de conséquence sur la valeur de l’action qu’un résultat financier correct dans la publication de ses comptes.

    Mais le goût de nos contemporains pour l’appréciation chiffrée a depuis quelques années passé la vitesse supérieure avec l’arrivée sur la scène économique mondiale des sacro saintes « agences de notation ». Il ne se passe pas un jour sans que nos médias ne mettent à la Une de leurs journaux écrits, parlés ou télévisés l’appréciation, que dis-je le « jugement » de ces dernières appliqué cette fois, non plus aux individus ou aux entreprises, mais aux pays eux-mêmes.

    Il semble que notre quotidien soit désormais piloté par le verdict asséné par les supposés gourous qui sévicent dans ces agences sur la politique, les dettes ou le potentiel de nos nations. Les dirigeants de ces dernières ne gouvernent aujourd’hui plus que les yeux et les oreilles rivés à la note qui leur est attribuée. Qu’elle soit « AAA » et tout va bien même si le pays est en proie aux plus grandes difficultés. Malheur par contre si on est « dégradé » par les juges américains. Rien ne va plus, c’est la banqueroute et il faut fuir le navire !

    Ne devrions pas nous inquiéter de vivre dans un monde où l’essentiel du pouvoir est donné à quelques anonymes, peut-être compétents, mais à coup sûr peu responsables de leurs jugements et des conséquences qui en découlent ?

    Est-il normal que notre système économique et social par nature complexe et sensible à de nombreux paramètres soit résumé à deux ou trois lettres majuscules ? Ces notes ne sont même pas associées à l’équivalent des commentaires qu’ajoutaient autrefois à nos carnets de note nos professeurs. Ces appréciations étayée rendaient les dites notes plus intelligibles et, surtout, nous donnaient au-delà du jugement qu’elle symbolisaient, des opportunités d’amélioration et de progrès .

    Au fait, puisque j’utilise ici  la métaphore scolaire, vous avez sans doute remarqué que le seul domaine dans lequel les notes étaient contestées voire tombées en désuétude était celui des écoles, collèges et lycées dans lesquels se forment nos chers bambins.

    Est-ce ainsi qu’on veut les préparer au monde de notation généralisé dans lequel ils évolueront demain  et où eux-mêmes, leurs employeurs et leur pays vivront au rythme des évaluations chiffrées ou lettrées qui leur seront attribué ?


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