• - La mort de Johnny

    - La mort de Johnny

     

    La mort de Johnny Hallyday a, comme c’était prévisible, déclenché un ouragan médiatique qui a probablement et c’est compréhensible, irrité voire agacé les détracteurs du chanteur ou simplement celles et ceux à qui il était indifférent.

    A l’inverse, comme il en est désormais toujours dans notre société où la mode et l’événement prennent le pas sur les sentiments profonds, des millions de Français ont rendu un hommage vibrant à cette star nationale même si, probablement, un grand nombre d’entre eux n’avaient jamais acheté un de ses albums ou assisté à un de ses concerts.

    Tout cela peut sembler un peu ridicule et excessif à des étrangers aux pays francophones mais, tout compte fait, cette manifestation surdimensionnée d’émotion quasi unanime est préférable à mon avis à celles de certains mouvements de masse basées sur l’esprit de clan quelque en soit la dimension partisane, régionale, nationale ou politique.

    En ce qui me concerne, j’avoue avoir été ému par le décès de Johnny Hallyday comme je l’ai été autrefois par celui de Georges Brassens ou, plus récemment par celui de Michel Delpech. Je pense que la raison principale de mon émotion et, osons le terme, de la peine qui a suivi ces décès vient, outre qu’il s’agissait d’artistes dont j’appréciais le talent, du fait qu’a disparu avec eux une partie de ma jeunesse.

    Même si Johnny s’est vu, dès ses débuts, être qualifié d’ « idole des jeunes », je n’ai jamais adhéré à l’idolâtrie ou au fanatisme dont il a fait l’objet et qu’on a pu encore constater chez certains après sa mort. Mais dans les années soixante je faisais partie des adolescents qui achetaient chaque mois le magazine « Salut les copains » et dépensaient leur maigre argent de poche en achetant les quarante-cinq tours vinyles de celles et ceux que l’ont appelait les « YéYés » et, comble du luxe, des billets pour leurs premiers concerts.

    Je suivais chaque jour en rentrant du lycée la vie de tous les jeunes artistes, talentueux ou pas, en écoutant sur Europe 1 l’émission S.L.C. de Frank Ténot et Daniel Filipacchi. Mes préférences à cette époque allaient cependant aux Beatles, à Sylvie Vartan et, effectivement, à Johnny Hallyday.

    En vieillissant j’ai tourné la page de cette époque certes naïve mais pleine d’enthousiasme en m’intéressant à bien d’autres artistes. Mon goût pour la chanson française dite « à texte » et pour le blues et le jazz a remplacé dans ma discothèque et mes sorties celui du rock à la française. J’ai cependant continué à être passionné de musique et cela a accompagné et agrémenté toute ma vie.

    Malgré cette évolution naturelle de mes attirances musicales j’ai continué à suivre Johnny Hallyday et son activité artistique. J’ai ainsi acquis la plupart de ses albums et suis allé assister à plusieurs de ses spectacles jusqu’à celui qu’il a donné en 2015 à l’Arena de Genève. Malgré plusieurs productions récentes à mon avis ratées par un mauvais choix d’auteur ou de compositeur j’ai constaté que son talent d’interprète et de bête de scène s’améliorait au fil des années. Il est d’ailleurs remarquable que bien que Johnny n’ait que très rarement été l’auteur ou le compositeur de ses chansons, ceux à qui il a fait confiance ont su souvent se mettre dans sa peau. Comme, par ailleurs, ses interprétations furent en général empreintes de beaucoup d’émotion et de sincérité, on a fini par oublier que d’autres créateurs lui avaient prêté leur plume et leurs partitions et lui avons attribué la pérennité de ce qu’il nous chantait.  

    A titre d’exemple je voudrais terminer ce billet par un titre datant de 2007 dans l’album « le cœur d’un homme » dont la musique est du britannique  Jim Cregan et les paroles de Lionel Florence et qui, aujourd’hui qu’il n’est plus, prend une résonance particulièrement intéressante.

    « Ce que j’ai fait de ma vie »


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