• « -Les vieux qui déambulent…ou pas !

     

    « -Les vieux qui déambulent…ou pas !

    « -Les vieux qui déambulent…ou pas !

     

     

     

     

     

    Je suis allé cet été me balader au Benelux (drôle d’idée me direz-vous mais je n’aime ni la forte chaleur ni la foule). En Hollande, en particulier, j’ai remarqué qu’outre la multitude de vélos qui abusent souvent de leur priorité sur les automobiles et sur les piétons, on voyait de nombreuses personnes âgées se déplaçant à l’extérieur avec des « caddy » déambulateurs ainsi que des scooters électriques à quatre roues utilisés sur les trottoirs, les pistes cyclables et même sur les routes.          Ces personnes bien que vraisemblablement handicapées n’étaient d’ailleurs pas toutes très âgées mais semblaient heureuses de jouir, avec ces véhicules, d’une autonomie qui leur aurait été retirée par le simple usage de leurs jambes.

    De retour en Franche Comté après avoir traversé Belgique, Luxembourg et Lorraine, nous arrivions à Baume les Dames lorsque, sur un grand pont enjambant le Doubs, je vis une très vielle femme claudiquant sur l’étroit passage réservé aux piétons, arc boutée sur une simple canne en bois qui vociférait contre les autos et les camions qui la frôlaient, visiblement peu soucieux  de la déséquilibrer, voire de risquer de l’écraser.

    L’esprit encore tout imprégné du spectacle des handicapés moteur mais motorisés du pays batave, je me suis interrogé sur ce qui pouvait expliquer une telle différence d’usage, au sein d’une même Europe et à seulement quelques centaines de kilomètres de distance. Ecartant l’hypothèse d’une avancée technologique moindre, d’une non commercialisation des outils susmentionnés ou d’un prix inaccessible (une centaine d’euros pour un mécanique et 1000 Euros pour un scooter électrique), je me suis dit que c’était du côté culturel ou social qu’il fallait chercher les causes de ce retard.

    Je crains en fait que sous nos contrées latines et dans notre société « jeuniste » s’il en est, la vieillesse soit tellement méprisée, honteuse et redoutée que celles et ceux qui en sont atteints refusent, au détriment de leur bien être et de leur liberté, d’utiliser les signes extérieurs qui sont les attributs de l’âge.

    Nous connaissons tous des personnes souffrant d’arthrose, de rhumatismes ou de toute autre affliction rendant leurs déplacements difficiles qui refusent le simple usage d’une canne et encore plus d’un déambulateur qu’il soit ou non motorisé.

    Bien qu’étant  depuis quelques années rangé dans la catégorie des « seniors » (pour ne pas dire des vieux), j’ai aujourd’hui la chance de pouvoir marcher sans problème. Je sais cependant que si Dieu me prête longue vie, je risque un jour de ne plus pouvoir le faire. Si c’était le cas, j’espère avoir alors la sagesse d’acquérir et d’utiliser ce que m’apportera  la technologie moderne pour garder mon autonomie, ma liberté de mouvement et ne pas rester confiné dans ma chambre, dans un fauteuil ou dans mon lit, antichambre de la fin.

    Et si je devais à cette époque faire les frais des sarcasmes de ceux « qui ne sont pas encore vieux », je  leur rappellerai ce que disais, trois siècles avant Jésus Christ, le philosophe Bion de Boristhène :

    « Il ne faut pas reprocher aux gens leur vieillesse, puisque nous désirons tous y parvenir. »


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