• - « Mon irritation, elle vient de là ! »

    - « Mon irritation, elle vient de là ! »

     

    Parmi mes sources récentes de mauvaise humeur, la déplorable habitude actuelle de doubler les sujets de nos phrases occupe une place de choix.

    Au départ, ce fut un truc médiatique qui lança ces tournures de syntaxe où l'on met en tête le sujet que l'on souhaite mettre en valeur avant de le répéter par un pronom.

    Ceci était justifié par le désir qu'avaient nos grands « communicants » modernes de mettre en avant le produit concerné par leur campagne de pub afin que les clients potentiels que nous sommes tous y accordent les mémorisation et importance indispensables à un futur achat. Mais nous sommes tous tellement influencés par les médias que cette tournure publicitaire de phrase est aujourd'hui passée dans le langage courant.

    Par exemple, au lieu de dire « je vais passer mes prochaines vacances en Bretagne » on dit : « mes prochaines vacances, je vais les passer en Bretagne » ou bien, à la place de « J'ai consacré mon nouveau disque à des reprises de Georges Brassens » on dira « mon nouveau disque, il est consacré à etc. ».

    Ouvrez votre poste de radio, écoutez nos politiques ou pire vos amis et vos proches et vous constaterez que cette forme pour le moins redondante et dissonante du français est devenue la règle.

    Quand j'étais à l'école primaire on nous apprenait que la bonne syntaxe d'une phrase, du moins dans sa forme affirmative, étais : sujet-verbe-complément.

    Peut-être apprend t-on aujourd'hui aux écoliers que la bonne chronologie est désormais : sujet-pronom-verbe-complément ?

    La forme interrogative n'est d'ailleurs nullement épargnée par cette nouvelle « tendance » puisqu'au lieu de dire : « Mais d'où vient cette légende ? » on dira aujourd'hui « Mais cette légende, d'où vient-elle ? »

    Je n'ai, en fait, pas d’allergie particulière à l'évolution naturelle des langues dites « vivantes » comme l'est ma langue maternelle sauf, comme dans le cas présent, où ces changements n'apportent rien d'autre qu'une inutile lourdeur et une forte laideur auditive, du moins à mes oreilles.

    Alors, plutôt que de vous dire : « cette nouvelle habitude, je ne l'apprécie pas du tout et moi, je ne m'y soumettrai pas » je continuerai à dire, devrais-je être le seul et le dernier: « je n'apprécie pas du tout cette nouvelle habitude et je ferai tout pour éviter de m'y soumettre » !


  • Commentaires

    1
    jluc
    Mardi 17 Juillet 2018 à 20:02

    bah, c'est le Sarko qui nous amené ça, histoire de bien faire rentrer ses messages creux dans nos crânes. Depuis le monde politique a suivi. Les présidents ont effectivement le pouvoir d'influencer la forme dans la langue. Hollande avec un phrasé saccadé, Macron avec un langage de dingue.



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