• - Johnny Hallyday à l’ARENA de Genève le lundi 3 décembre 2012


    Johnny Hallyday à l'Arena de Genève le 3... par PierreBonvarlet

    J’étais heureux ce premier lundi de décembre. J’avais un billet pour le concert de Johnny Hallyday à l’Arena de Genève. Que voulez-vous, Johnny c’est ma jeunesse, mon adolescence et je l’ai toujours suivi, même sur des chemins décevants lorsqu’il se fourvoyait un peu. J’achetais déjà ses vinyles lorsque ma bourse de lycéen était plutôt plate et j’acquière toujours aujourd’hui ses CD dès qu’ils sortent, presque sans les écouter au préalable. Bien sûr, tout n’est pas parfait mais on y trouve en général quelques perles et je sais par ailleurs, pour avoir assisté à plusieurs reprises à ses concerts, que c’est toujours du grand spectacle. Et puis, que voulez-vous, c’est Johnny !

    Comme la météo de ce début décembre était capricieuse (tempête de neige depuis plusieurs jours) et afin d’être sûr d’être à l’heure pour le début du concert, j’anticipai mon départ à dix-sept heures trente. Le concert commençant à vingt heures, je devais avoir le temps de manger un sandwich avant de prendre une bonne place, debout, sur le terre plein devant la scène.

    C’était sans compter sur les saleuses que j’ai dû suivre à 20 kms/h pendant plus d’une demi-heure sur l’autoroute, sur la neige qui collait à la chaussée et sur une heure de queue à l’arrivée avant de pouvoir garer ma voiture.

    Et on dira qu’il a moins de succès Jojo ? Cela ne se voyait pas ce soir là. Ayant parqué mon véhicule un peu en catastrophe et après une bonne marche sous la pluie, j’arrive enfin à près de vingt heures trente à l’ARENA. Le temps d’un petit pipi (on a beau prendre ses précautions, trois heures de route çà fait long pour la vessie), un kebab avalé à la va vite car il n’y a plus de sandwich (je commence à avoir faim et pas seulement de musique), je pénètre dans la salle de spectacle. Bon, je dis je « pénètre » mais c’est un euphémisme car cette dernière est remplie à raz bord et j’arrive à peine à prendre position face à la scène mais au niveau de la porte centrale, le dos à la limite du hall d’entrée.

    Par chance, la star se fait attendre et le spectacle n’est pas encore commencé alors qu’il est plus de vingt heures trente ! Après quelques minutes bien utiles pour finir d’avaler mon Kebab, la salle bruisse, frémit et s’agite. Le noir se fait sur les spectateurs, la scène s’illumine, les haut-parleurs hurlent, les effets lumineux nous éblouissent et l’idole apparait sous les acclamations de joie du public !

    Commence alors le spectacle, grandiose comme toujours avec Johnny : de la vidéo grand écran, des chœurs, des cuivres, des guitares, des claviers et Jojo tout de cuir vêtu qui envoie ses plus gros tubes. Quand je dis « envoie » je me réfère au volume de la voix du chanteur relayé, un peu trop à mon goût, par la puissance de la sono (Johnny a probablement obtenu une dérogation pour la limite suisse maximum de 100 décibels !). En fait, l’idole n’a pas pris beaucoup de risques avec cette tournée : côté musique des grands pros dont, en particulier, le fidèle guitariste Robin Le Mesurier et le jeune harmoniciste virtuose Greg Zlap. Côté chanson, que du sûr : « Que je t’aime», « Allume le feu », « Marie », « Gabrielle » etc. Seulement deux titres de son nouvel album et encore lors du rappel ! Il a probablement eu raison car le public est en liesse et reprend chaque tube de manière plus ou moins harmonieuse suivant les talents et le niveau d’excitation de chacun. Il faut dire que lors des concerts de Johnny, le spectacle est autant dans la salle que sur la scène, surtout parmi les aficionados qui, comme moi, ont accepté de tenir sur leurs jambes plus de deux heures pour mieux gigoter, collés les uns sur les autres, agglutinés qu’ils sont au plus près possible de l’idole.

    A titre d’exemple, tout près de moi, un cinquantenaire, à la limite des larmes, chante en regardant ses pieds, un vieux cow-boy arqué sur une béquille reprend les morceaux sur son harmonica, un couple BCBG  sur la soixantaine se dandine avec élégance et un jeune homme qui pourrait être le petit fils de la star hurle « Johnny, on t’aime » et aboie tous ses titres par cœur, y compris ceux que Johnny interprétait bien avant que ses propres parents aient été conçus. Allez comprendre cette ferveur inter sociale et inter générationnelle!

    Après plus de deux heures de célébration quasi religieuse et suivant la tradition « Hallydesque », un final tendre et lent. Cette fois, « L’attente», titre phare de son dernier album a remplacé depuis septembre « Quand on a que l’amour » de Jacques Brel. Il sera suivi d’une disparition illuminée de l’idole dans une « porte de lumière ». Tout ce beau monde s’en retourne alors, sous la pluie genevoise, des étincelles et des étoiles dans les yeux. Il me semble que personne ne regrette les difficultés du trajet, la cohue et le prix de son billet !


    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :